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Les lycées et collèges ne font plus danser |
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Article posté par amiral vu 967 fois.
Très peu d'établissements scolaires font encore vivre des orchestres.
"Avant de me retrouver dans la chanson, je m'essayais à l'orchestre du lycée. C'est cela qui m'a permis d'entrer en contact avec les instruments de musique, et c'est comme cela qu'est née ma vocation, ma passion pour la musique". La rengaine, on l'a souvent entendue. Elle est reprise par la plupart des artistes camerounais dont les noms figurent au top des meilleurs chanteurs et musiciens d'origine africaine du moment. " Dans les années 1970, la participation au club musique du collège était la voie par laquelle tous les artistes musiciens étaient tenus de passer avant de se lancer dans les cabarets et autres. Et puis, il était question de montrer aux parents qui suspectaient ceux de leurs enfants passionnés de musique, de vouloir sombrer dans le banditisme, que chanter n'était pas toujours mauvais signe, que l'on pouvait bien gagner sa vie en le faisant du moment où ces enfants le faisaient avec tout le sérieux requis", témoigne Magloire Ndjao-Pesse, professeur de musique au collège François Xavier Vogt de Yaoundé.
Parti de là, on retrouve dans le registre, des noms assez représentatifs tels Richard Bona; Coco Mbassi, Mekongo Président, Vicky Edimo, Toto Guillaume, Ekambi Brillant, Vincent Nguini, entres autres, Guy Lobé, Peter Makossa, Ngoyé Njecka, Toucouleur, Epée et Koum, pour les plus jeunes. La majeure partie d'entre eux, quoique la carrière de certains ait péréclité, ont été découverts lors des concerts scolaires au milieu des années 1980, dans les villes de Yaoundé et de Douala. Les principaux viviers à l'époque, de ces jeunes talents qui, après le boum des artistes recrutés dans les chorales et cabarets, ont constitué la seconde vague de musiciens locaux. L'engouement des élèves, motivés dans la plupart des cas, par leurs enseignants, se heurtait, le plus souvent au refus des parents blessés dans leur égo. Ce que raconte la chanteuse camerounaise Coco Mbassi: "Pour mon père, il était totalement inadmissible que sa fille ait décidé de se lancer dans la musique. Il me voyait plutôt dans un métier plus structuré, comme être médecin qui, à son avis, était plus honorable pour une fille ". Du côté des établissements, la côte de leurs élèves, membres de l'orchestre ou d'anciens ayant réussi à se faire un nom dans la profession, était vue avec fierté, et constituait un élément de publicité.
Emportés par cette vague, la plupart des lycées et collèges, réticents au départ, ont alors suivi la voie des établissements comme le Collège François Xavier Vogt de Yaoundé, le collège Evangélique de Libamba, le Lycée Leclerc, celui de la Retraite ou encore le Collège Stoll d'Akono, les pionniers du phénomène. La concurrence devient de plus en plus rude, et l'engouement des élèves s'accentue: " Quand on était en compétition avec l'orchestre du Collège Bénédicte, on savait que Richard Bona n'allait pas nous faciliter la tâche. Tout comme Toucouleur, Ngoyé, Peter Makossa et Guy Lobé qui étaient au Collège du Levant à Deïdo. Nous répétions tous les jours jusque tard. Et le fondateur de l'époque, ne lésinait sur aucun moyen pour nous mettre à l'aise. Il achetait le matériel nécessaire pour que nous ne puissions pas expliquer l'échec à un concert parce que nous n'avions pas de guitare basse, par exemple ", se rappelle Benoît Bitton, ancien élève et guitariste de l'orchestre du collège Ises.
Un sourire nostalgique sur les lèvres, le regard perdu dans le vide, Magloire Ndjao-Pesse, professeur de musique au collège François Xavier Vogt, raconte: "C'est dans notre établissement que le phénomène a été lancé, il y a près de 45 ans maintenant. La musique représentait alors un hobby, une façon de s'élever spirituellement. C'est avec fierté que nous avons remarqué que la plupart des établissements scolaires s'y mettaient aussi ", dit-il, avant d'ajouter: "Au-delà des établissements scolaires, nous sommes heureux d'avoir inspiré la création de la fanfare de l'armée camerounaise. Une bonne partie des anciens élèves du collège y sont allés et ce sont eux qui ont initié la création de cet orchestre-là".
C'était, à l'époque, des joutes épiques dans les établissements. Des concerts courus par des élèves et non-scolaires qui, au cours de ces scènes de saine émulation, apprenaient les valeurs de respect et de travail. En même temps qu'ils découvraient les vertus d'un art musical ainsi fédérateur d'émotions, d'amour mutuel, de conscience d'appartenance à un même univers culturel.
Oubli
Cette époque d'émulation passée, avec tout ce qu'elle comptait de spectacles, concours, et la découverte de talents tous aussi brillants les uns que les autres, la plupart de ces établissements ont mis un terme au volet musique de leur activité. Du côté du collège de la Retraite à Yaoundé, c'est désormais avec nostalgie qu'on évoque cette période: "Nous n'avons plus d'instruments ni d'argent pour en acquérir de nouveaux. C'est pour cette raison que nous avons décidé de mettre ce volet de côté ", explique la principale du Collège. Désormais, le matériel de musique se résume, dans la plupart des établissements, à un micro, des baffles et quelques vieux amplis. Eddy Miango, ancien sociétaire de l'orchestre scolaire avec Coco Mbassi, au Lycée Polyvalent de Bonabéri, tente une explication pour justifier la décadence: "Il y a eu le phénomène de la télé. Les gens pensent toujours que tout ce qui passe sur le petit écran et qui est importé est meilleur que ce qui se fait ici. Tout comme l'informatique et le synthétiseur ont tué la créativité des artistes et rendus les orchestres désuets.
Ces outils ont dailleurs rendus les musiciens paresseux, car l'aptitude quon développait face à un instrument n'est plus nécessaire devant un synthé où tout est programmé". Ajouté à cela, les budgets des établissements sont tellement maigres qu'il serait illusoire de penser à recomposer tout un orchestre alors même que, tables-bancs, tableaux, craies et autres matériels font cruellement défaut. Conséquence, la majeure partie des orchestres scolaires existant actuellement ne brillent plus par les talents qu'ils dévoilent. Ici et là, on se contente de quelques play-back minables lors des différents congés scolaires. Livrés à eux-mêmes, peu de musiciens et chanteurs ont alors l'occasion, face à un matériel désuet, d'éprouver leurs performances. Ce qui est d'autant plus désolant que ces spectacles se préparaient avec le plus grand soin par les uns et les autres. Ici, les chansons les plus reprises étaient celles des aînés. Musiciens et chanteurs s'y mettaient avec le plus grand sérieux.
Ce qui permettait aux spectateurs de découvrir et de connaître les évolutions de la musique et des différents rythmes en vogue au pays. Mais également, de jauger les qualités de ces futures étoiles. Du côté du collège François Xavier Vogt de Yaoundé, le seul établissement de la ville à avoir encore un orchestre, c'est avec fierté que l'on évoque les classes de musique qui sont obligatoires pour les élèves des classes de 6ème et 5ème. Les cuivres, dignes pièces de musée désormais, sont rangés sur des étagères et fièrement exposés dans la salle de musique. De mêmes que de vieilles cantines et malettes contenant certainement des trésors insoupçonnés. Des partitions de musique, vieillies et jaunies par le temps, traînent sur des chevalets. "Ce qui nous a permis de nous en sortir, alors que la plupart des établissements ont dû fermer leur volet musique, c'est qu'à chaque fois, nous faisons naître une relation intime entre chaque élève et l'instrument qu'il joue.
Il revient à chacun d'en prendre grand soin", explique Magloire Njao Pesse, professeur de musique dans cet établissement, tout en se souvenant de cette période d'incertitudes, il y a cinq ans, quand c'était les militaires qui avaient la charge de donner des cours de musique aux élèves, faute d'enseignant. Dans la ville de Douala, l'effervescence musicale était entretenue par des lycées comme Joss, Polyvalent, Technique de Koumassi, mais surtout des collèges privés, pour la plupart non-confessionnels tels Bénédicte, Bernard Eyengué Nkongo, Saint Michel, du Levant, Njo-Njo, Maturité, Ises et André Malrau. Les collège confessionnels Alfred Saker , de la Salle, Saint Michel et l'orchestre de l'université de Douala étant l'exception. Désormais, les cabarets essayent de prendre le relais, pas toujours pour le plaisir de la clientèle exacerbée par ces voix que l'on a du mal à adapter, et ces sons dont on ne maîtrise pas toujours l'instrument.
Le Quotidien Mutations (Yaoundé)
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>> Vos commentaires [6]
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[Commentaire n°1] |
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est ce que cest toujours Mr Pende ou (Penda je ne me rapelle plus trop bien) qui s'occupe de la musique à Vogt? ça fait 4ans que je suis partie mais bon
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[Commentaire n°5] |
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Posté par wiki` le 17/02/2014
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[Commentaire n°6] |
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Vogt en compagnie de ses amis, comme le reste de ses camarades ; un jeune espoir qui souhaite laisser couler la vie comme les autres enfants de son âge.
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