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La stratégie des « Loyalistes » pour la succession de Biya |
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Article posté par Arise1Always vu 517 fois. [Yaoundé - ] - 11-05-2007 (Ndzana Seme)
Les véritables tenants du pouvoir au Cameroun, les officiers (plus tard généraux) qui avaient fait échec au coup d’état du 6 avril 1984 et réinstallé Paul Biya au pouvoir, sont d’après des sources locales entrain de régler la succession, sous les conseils de leurs soutiens parisiens. Paul Biya ne serait pas disposé à briguer un dernier mandat présidentiel pour diverses raisons ; son état de santé affaiblissant et un épuisement de ses énergies étant évoqués.
Par ailleurs, le bilan économique et social de Paul Biya est tellement désastreux que ces « loyalistes » dirigés par leur doyen Pierre Semengue se demandent s’ils pourront continuer à tenir. C’est également l’avis de leurs parrains français, qui maintiennent un contact étroit avec René Meka. D’autant plus que des piliers dans leur groupe, tels Benae Mpecke et Yakana, et notamment leur guru civil Andzé Tsoungui, sont progressivement éliminés par la nature. L’urgence d’une solution pour la conservation du pouvoir après Biya s’est établie depuis les dernières semaines de Mars 2007.
Dès lors que leur stratégie initiale consistant à diriger le pays dans l’ombre d’un homme faible leur a réussi parfaitement pendant 23 ans, ils pensent tout simplement la reconduire.
Dans les rangs de ces loyalistes, les Beti son majoritaires et soutiennent que la tribu est un facteur fondamental de conservation du pouvoir. Il faut donc que le pouvoir demeure Beti après Biya. Le souci de leurs parrains français est que la transition se déroule en douceur, sans que les populations du Cameroun soupçonnent qu’il n’y a pas eu de changement véritable.
C’est ainsi que leur choix s’est porté sur quelqu’un qui est aussi faible et secret que Paul Biya l’était sous Ahmadou Ahidjo, remplissant ainsi les exigences des Français. De plus, il leur fallait un individu d’une tribu qui n’est pas Beti, mais qui est proche ou alliée aux Betis.
La seule véritable menace qu’ils trouvent à leur conservation du pouvoir est le Grand Ouest, représentée par le Cardinal Christian Tumi ainsi que le SDF. La meilleure solution est donc un ressortissant d’une tribu du Mbam qui, à la différence par exemple des Nyokon qui se réclament tantôt comme Bamilékés tantôt comme Mbamois ou Betis suivant les intérêts en présence, est connu comme ouvertement aligné du coté Beti.
Le candidat intéressant pour eux est René Sadi, originaire de Yoko. Sadi leur offre multiples avantages politiques, y compris qu’il est né au Nord Cameroun et a fidèlement servi Ahmadou Ahidjo, peut se réclamer de l’Est Cameroun, et reste surtout un Mbamois à mi-chemin entre les Bamilékés (il peut jouer la corde propre aux Nyokon) et les Betis.
Sadi est le candidat qui peut engranger des votes dans toutes régions camerounaises qui comptent pour le pouvoir de Yaoundé ; la zone anglophone devant être négligée dès lors qu’elle sera l’adversaire politique principal de leur pouvoir. Leur stratégie est de présenter la lutte pour la transition comme celle opposant les Bamilékés aux Betis et Nordistes, et en arrière plan il y’aura l’affrontement entre anglophones aux francophones.
Leur candidat idéal à la succession est par conséquent René Emmanuel Sadi, qu’ils ont amené Paul Biya à nommer dernièrement comme le secrétaire général du RDPC. Il pourra être le prochain candidat du RDPC aux prochaines élections présidentielles, après modification des textes de ce parti, ordonnée par son président national.
C’est ainsi que les vieux militaires entendent maintenir leur régime tribaliste, corrompu et dictatorial, sous des apparences de démocratie, pour les décennies à venir.
2007 The africanindependent
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