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Des chaussures militaires dans un bateau de pêche |
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Article posté par Arise1Always vu 321 fois. [ Douala - Cameroun ] ( 15/12/2005) Jacques DOO BELL
Pêche miraculeuse ou trafic mafieux ? Curieuse découverte dans un bateau accosté au port de Douala depuis le 29 septembre dernier. La police mène l’enquête. La nouvelle a été relayée par la Crtv hier, 14 décembre dans son journal parlé de 17 heures. Les affaires qui font grands bruits au départ sont finalement réglées en douce entre les murs capitonnés et lambrissés des fonctionnaires entre les mains de qui atterrissent ces “ dossiers juteux ”.
La nouvelle a été relayée par la Crtv hier, 14 décembre dans son journal parlé de 17 heures. Des chaussures militaires saisies dans un bateau au port de pêche de Douala ainsi qu’un important stock de diverses marchandises importées. La découverte a eu lieu hier matin. Informé, le procureur de la République est descendu sur les lieux pour diriger personnellement la perquisition. Sous une forte escorte des forces de l’ordre et des responsables du port autonome de Douala.
Selon Cyrille Kemegne, le reporter de la Crtv, c’est depuis le 29 septembre que l’Alexandro II, le bateau transportant la marchandise hétéroclite est arrivé au port de pêche de Douala. Un endroit où ne doivent en principe accoster que des bateaux transportant des produits halieutiques et autres fruits de mer. Jusqu’à samedi dernier, 10 décembre, aucun soupçon grave ne semblait peser ni sur le bateau ni sur son destinataire, M. Bovalis, un Crétois bien connu à Douala où il tient sur le boulevard de la Liberté un des café les plus fréquentés de la ville. Au fil des jours, on commençait à se poser des questions sur ce bateau dont l’équipage s’est dispersé aussitôt qu’il a accosté. Le bateau n’était plus en règle dès lors qu’il avait déjà largement dépassé le délai de 10 jours accordé à tous les bateaux après l’accostage.
C’est samedi dernier que, selon le reporter de la Crtv, M. Théodore Mbonga, le chef du terminal du port de pêche a informé sa hiérarchie de la présence de plus en plus douteuse de ce chalutier qui n’était pas pressé de débarquer sa cargaison pour reprendre la mer. Les autorités portuaires alertent à leur tour les autorités compétentes qui ordonnent la perquisition-saisine du bateau. Grande est la surprise des perquisitionneurs devant le contenu du navire. Pas un seul poisson, ni crevette. Sauf peut-être ce qui était destiné à la ration des marins tous portés disparus. Les cales étaient plutôt bondées d’une “ grande quantité de chaussures militaires et civiles, de plusieurs centaines de sacs, de sachets, de pochettes, des cornets en polymère, et de l’éthylène entre autres. La fouille systématique du bateau se poursuivait jusqu’en mi-journée et l’on n’écartait pas l’hypothèse de tomber sur plusieurs autres produits compromettants. D’autant plus que les collaborateurs de M. Bovalis avaient déjà commencé à décharger frauduleusement et clandestinement le bateau et les produits embarqués dans un camion Mercedes immatriculé LT 2822 R. Plus inquiétant encore, la déclaration de douane brandit serait fausse avec un cachet imité et le manifeste exigé par les douaniers complètement inexistant. D’où le caractère illégal du processus. ”
Quand on sait que pour accoster dans un port, les bateaux sont généralement accompagnés par des remorqueurs après des formalités d’usage bien précises, on est tenté de dire que l’Alexandro II et notamment M. Bovalis ont dû bénéficier de solides complicités dans les milieux portuaires. Ce d’autant plus que ce richissime homme d’affaires est installé au Cameroun depuis 54 ans. Il a séjourné tour à tour à Mbalmayo, Eseka, Yaoundé avant de débarquer à Douala. C’est dans le commerce du cacao qu’il a bâti sa fortune. Selon des informations que Le Messager a pu glaner dans son entourage, M. Bovalis serait propriétaire de plusieurs hôtels dans son pays d’origine. Il a d’ailleurs été interpellé hier en mi-journée et conduit à la police judiciaire où une enquête est aussitôt ouverte. La suite de l’affaire est très attendue. Ce d’autant plus que M. Bovalis fait partie de ces “ petits Blancs ” qui exploitent les Camerounais à leur guise. Et quand ceux-ci menacent de les traîner en justice, il ne s’embarrassent pas de leur rétorquer qu’ils perdent leur temps. Ils achètent les autorités camerounaises “ avec quelques bouteilles de Whisky. ”
Au bout de 54 ans, ce “ vieux crocodile ” connaît bien tous les marigots camerounais et comment passer à travers les mailles des filets qui ne lui résistent guère. Commentaire d’un habitué des D… Il faut aussi dire que ce n’est pas la première découverte du jour au port autonome de Douala. Les affaires qui font grands bruits au départ sont finalement réglées en douce entre les murs capitonnés et lambrissés des fonctionnaires entre les mains de qui atterrissent ces “ dossiers juteux ”.
© 2005 Le Messager
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