| Index des articles > Sport > Ambiance dans la tanière des Lions à Paris
 |
Ambiance dans la tanière des Lions à Paris |
 |
|
Article posté par Arise1Always vu 256 fois. [ Paris - France ] ( 31/08/2005) Serge Alain Godong
C’est une ambiance un peu sectaire, à la horde des Raéliens, que Artur Jorge, l’entraîneur des Lions indomptables a réussi à imposer à tout se qui tourne autour de son équipe au cours du regroupement qu’il tient depuis dimanche dernier sur le territoire français : un isolement presque complet du monde extérieur.Le coach aurait donc décidé d’instaurer ce climat de terreur et de réclusion, pour mieux épouser l’air d’un temps où une rencontre sportive prend les airs d’une résurrection christique. Novotel Saint-Quentin, donc. Un lieu dont on peut dire, de façon prosaïque, qu’il est propice à la concentration : un calme que rien ne dérange. "Les choses se passent bien.Contre la Côte d’Ivoire, on jouera avec les meilleurs, les plus forts. Et on attend que tout le monde soit à 100%" affirme Artur Jorge
Football : En France, des Lions dans une tour d’ivoire
Un hôtel éloigné des grandes affluences, Raymond Kalla accueilli dans la clameur et Samuel Eto’o qui promet 1 millions de Fcfa de prime à chaque joueur et dirigeant.
C’est une ambiance un peu sectaire, à la horde des Raéliens, que Artur Jorge, l’entraîneur des Lions indomptables a réussi à imposer à tout se qui tourne autour de son équipe au cours du regroupement qu’il tient depuis dimanche dernier sur le territoire français : un isolement presque complet du monde extérieur (l’hôtel est situé à une distance considérable du centre urbain), une interdiction absolue à toute personne étrangère de prendre la moindre image – même photographique – une interdiction évidente de parler à la presse et un refus catégorique pour ceux qui ne font pas partie du staff de se retrouver dans les chambres des joueurs.
Le coup le plus inattendu lui est d’ailleurs venu de la nuit de dimanche dernier, au cours de laquelle l’homme – apparemment habité par un mauvais esprit – a subitement décidé du transfert de l’ensemble de l’équipe de l’hôtel qu’ils occupaient dans la région d’Evry-Courcouronnes (Sud-Est de Paris) pour le Novotel de Saint-Quentin en Yvelines, dans un axe géographique radicalement opposé à la première résidence. Ce qui a eu pour vertu principale de prendre un grand nombre de personnes intéressées par le destin de cette équipe à contre-pied, dans une recherche du Lion souvent rendue par le passé, on le sait, fort mondaine et riche en pratiques licencieuses de toutes sortes.
Résurrection
Le coach aurait donc décidé d’instaurer ce climat de terreur et de réclusion, pour mieux épouser l’air d’un temps où une rencontre sportive prend les airs d’une résurrection christique. Novotel Saint-Quentin, donc. Un lieu dont on peut dire, de façon prosaïque, qu’il est propice à la concentration : un calme que rien ne dérange (même pas les ronflements de voiture), un air immobile et lourd; un horizon brumeux, coloré au vert par cette nature qui se fait ici aussi allégorique qu’inquiétante; des sifflements d’hirondelles, le soleil qui monte et descend au loin. Quelques vieux couples bronzés boivent des bières longues aux devants des vérandas, alors que le hall d’entrée diffuse des musiques gothiques.
La longue liste de fonctionnaires de toutes sortes – Les Lions à eux seul finiront bien par se voir consacrer tout un ministère… – qui les accompagnent sont logés au même endroit et circulent de temps à autre dans les couloirs, l’air importants. Il y a tout le monde de la Fecafoot, des ministère de la Communication, ainsi que des Sports et Loisirs, des médias officiels, notamment, la Crtv. Le ministre qui les accompagne, quant à lui, réside dans un hôtel différent, en plein centre de Paris.
L’essentiel est pourtant là: après le regroupement de dimanche soir, les choses – on dira – sérieuses ont elles-mêmes commencé lundi matin. Une séance de décrassage de près de deux heures dans la matinée, une séance d’entraînement dans l’après-midi (naturellement interdite à tout regard «étranger») et un repas entre les deux. Dans la soirée, le ministre des Sports a tenu une réunion dans la salle de conférences de l’hôtel, au cours de laquelle il s’est vu annoncer par Samuel Eto’o que chaque joueur de même que chaque encadreur de l’équipe recevrait 1 million de Cfa de lui, en cas de victoire contre la Côte d’Ivoire. Ce qui a constitué, forcément, la hauteur de bien de satisfactions. Les deux jours suivants devraient être livrés à la même monotonie (entraînements/repas/réunions avec le ministre) avant l’envol pour la Côte d’Ivoire au cours la matinée de vendredi, avec une escale de deux heures – on se demande bien pourquoi – à Yaoundé. Une conférence de presse est prévue dans la mi-journée de ce mercredi pour donner toutes sortes d’explications à toutes sortes d’inconnues.
Entre autres micro-événements dans la vie de ce groupe, les arrivées dans la journée de lundi de Samuel Eto’o et de Pierre Wome, de Douala Mbella et surtout de Raymond Kalla, personnage énorme et svelte, que l’on a vu se traîner dans les couloirs avec un regard inquisiteur et méfiant. Il n’a pu prendre part à sa première séance d’entraînement que dans la matinée d’hier, recevant avec un enthousiasme glacé les accolades de tous ceux qui venaient lui dire «c’est comment, grand ? ça fait tellement longtemps!».
On dira donc pour rallier l’optimisme béat qui court les rues que l’atmosphère y est nécessairement détendue, Modeste Mbami prenant plaisir à se faire des séances de babyfoot avec Salomon Olembe et Rigobert Song, sur une table de jeu située dans le hall de l’hôtel. Des mots et des visages, tout le monde se borne à dire que «l’ambiance au sein de l’ensemble est bonne», même s’il est toujours difficile de savoir au-delà des phrases, quels plans mijote l’espace qui, chez M. Jorge, sépare le dessus de la moustache rebondie et la nudité d’un crâne de gourou.
Serge Alain Godong, à Paris
---------------------------------------------
Samuel Eto’o : Je rêve d’un Drogba parmi les Lions
Le goaleador camerounais affirme qu’il n’est pas l’ennemi de l’Ivoirien.
Alors, tout le monde parle d’un math dans le match : Eto’o contre Drogba…
C’est vrai que beaucoup de personnes, la presse notamment, monte cette soit disant rivalité en épingle pour donner de la mousse à ce match. Vu de loin, beaucoup de choses nous opposent en effet : les championnats dans lesquels nous évoluons, les salaires que nous gagnons de part et d’autre, les passions qui nous entourent dans nos pays respectifs et peut-être même nos styles de jeu.
Mais c’est peut-être tout et je dis bien, cette affaire ne tient à vrai dire que dans la presse et dans l’imagination des gens qui nous opposent. Parce que, dans le fond, rien ne nous oppose et même que Didier est un joueur vis-à-vis de qui j’ai un respect énorme. C’est un garçon qui a un talent fou et qui, de ce point de vue, mérite bien le succès qui lui arrive. Vous savez, dans la vie, vous ne pouvez qu’avoir du succès si vous travaillez et si vous le méritez. Dieu n’est pas fou : il donne du succès à ceux qui le méritent ; ce qui ne veut pas dire que les autres ne le méritent pas – ils ont peut-être moins de chance – mais Didier est au juste niveau de tout ce qui lui arrive aujourd’hui.
Il paraît que l’une de vos plus grandes différences est physique…
Il est fort, il est grand ; c’est un joueur fabuleux. Nous sommes deux attaquants parfaitement représentatifs de ce qu’est l’Afrique du foot aujourd’hui, avec des styles différents. Moi je vous avoue que j’aurais tellement aimé avoir Didier dans notre équipe nationale parce que je sais que nous sommes complémentaires : lui avec son jeu de tête et moi qui tourne sur le côté, on aurait pu faire de bonnes choses si on jouait ensemble. Avec des potes, je me dis souvent que, franchement, si on pouvait faire une équipe nationale d’Afrique, l’Afrique gagnerait certainement la Coupe du monde. Parce que, quand tu prends Didier, tu prends Bonaventure Kalou et quelques autres, tu te dis que l’Afrique peut avancer davantage si elle a de tels talents ensemble.
On a beaucoup glosé sur votre querelle avec la presse camerounaise, ces derniers temps. C’était quoi, cette affaire?
Ce n’était pas contre la presse camerounaise ; et il faut le savoir, je n’ai cherché à provoquer personne puisque je pense qu’il n’est pas bon de provoquer les gens. Moi je me dis toujours: nous avons une chance inouïe, c’est que le Cameroun, notre pays, ne connaît pas la guerre. Nous avons d’autres problèmes, certes, bien graves, comme la crise économique. Mais quand moi je vais au Cameroun et que je me balade dans mon quartier, dans une belle et grosse voiture, je vois tout de même, en même temps, des tas de gens qui ne peuvent pas manger, qui me regardent ; et j’ai des larmes aux yeux. Et là, je me dis que, moi, Samuel, je dois faire quelque chose. Et je veux faire des choses.
Lesquelles
J’ai demandé à mon président, lui qui peut nous aider, de venir au Cameroun pour voir comment il pouvait nous aider et je me rends compte de ce que les gens prennent ça à la légère. Tout ce que je demande c’est que les gens – les journalistes – passent la bonne information, rien d’autre. Parce que les Camerounais ne savent pas toujours. Et lorsque je me rends compte de ce que les gens font les choses n’importe comment, qu’ils ne comprennent pas toujours le sens des initiatives que nous prenons et mêmes des combats qui sont les nôtres, là, je râle.
Nous ne sommes que 15 millions de personnes dans ce pays : avec un minimum d’organisation, je pense sincèrement qu’on peut faire des choses et on peut avancer.
Propos recueillis par S.A.G.
---------------------------------------------
Artur Jorge : On jouera avec les meilleurs, les plus forts
Pour le coach, l’ambiance de préparation du match est «bonne».
Comment jugez-vous l’ambiance générale dans laquelle se prépare depuis deux jours, l’équipe que vous dirigez ?
L’ambiance est bonne; les conditions de travail très bonnes. On est seuls ici et on a toutes les bonnes conditions pour s’entraîner le soir comme le matin. Je crois que tout va bien se passer.
Il paraît que vous avez demandé que les joueurs soient isolés, dans une sorte de forteresse…
Non, il n’y a pas de forteresse. Souvent, on est dans un hôtel dans lequel il y a deux ou trois équipes, ce qui n’est pas bon. Maintenant, on est seuls, ce qui arrange les choses. Il faut penser à l’entraînement, au match, ce qui est la chose la plus importante du moment.
Une très forte rivalité entre le Cameroun et le Côte d’Ivoire autour de ce match : vos plans, sur le terrain vont-ils en être influencés ?
Non. Ils vont jouer avec les meilleurs joueurs, nous aussi. Ils vont essayer de gagner, nous aussi. Et j’espère de toute façon qu’il va se jouer, ce jour-là, un très grand match et qu’il y aura un bon arbitrage. Il faut que nous soyons plus forts qu’eux; c’est ça le plus important. Il faut avoir les joueurs capables de faire un bon match, de tenir l’enjeu et de remporter la bataille finale, c’est ça le plus important.
Et la réintégration des «anciens», Raymond Kalla notamment, comment elle se passe ?
Les choses se passent bien. Vous savez, ce sont des gens qui ont passé beaucoup de temps dans l’équipe nationale. En tout cas, contre la Côte d’Ivoire, on jouera avec les meilleurs, les plus forts. Et on attend que tout le monde soit à 100%.
Propos recueillis par S.A.G.
© 2005 QUOTIDIENMUTATIONS
|
|
 |
|
 |
[ Imprimer cet article ]
>> Vos commentaires [2]
|