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Jeune Afrique, chantre de la haine ethnique et des coups d’E |
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Article posté par Arise1Always vu 376 fois. [ [ Abidjan - Côte D'Ivoire ] ( ) Sylvie Kouamé - Côte D'Ivoire ] ( 19/08/2007) Sylvie Kouamé
C’est une heureuse conjonction de facteurs : alors que notre dossier de la semaine sur François-Xavier Verschave aborde aujourd’hui la question des médias mis au service de la Mafiafrique, nous avons devant nos yeux, dans nos kiosques, un numéro de l’hebdomadaire parisien Jeune Afrique L’Intelligent de Béchir Ben Yahmed qui illustre à merveille ce que dénonçait l’auteur de La Françafrique.
C’est une heureuse conjonction de facteurs : alors que notre dossier de la semaine sur François-Xavier Verschave aborde aujourd’hui la question des médias mis au service de la Mafiafrique, nous avons devant nos yeux, dans nos kiosques, un numéro de l’hebdomadaire parisien Jeune Afrique L’Intelligent de Béchir Ben Yahmed qui illustre à merveille ce que dénonçait l’auteur de La Françafrique et de Noir Silence. A propos de Jeune Afrique, Verschave disait : «Son directeur Béchir Ben Yahmed a avoué que depuis le début des années 1980, il mangeait tous les mois avec Jacques Foccart. Cela s’est tellement bien passé que Foccart a fait de Jeune Afrique le légataire universel de ses œuvres.
Ça annonce la couleur... D’après ce que j’ai pu comprendre, Jeune Afrique est peut-être plus riche des articles qu’il n’a pas publiés que de ceux qu’il a publiés. C’est-à-dire que ces excellents articles étaient soumis à ceux qui étaient visés, et remisés, moyennant sans doute des compensations.
Vous avez ainsi dans Jeune Afrique, en permanence, des publi-reportages extrêmement coûteux. Jeune Afrique a donc souvent été partie prenante dans les mauvaises causes. Mais ce magazine suit le mouvement, c’est-à-dire que, de temps en temps, il se pose en révolutionnaire : une tactique habituelle.» Il avait raison. Dans sa dernière édition, Jeune Afrique
L’Intelligent diffuse, sous la plume de Christophe Boisbouvier – rédacteur en chef à RFI, figure de proue des anti-Gbagbo les plus hystériques au sein de la «radio mondiale» et «honorable correspondant» bien connu des services français – une anthologie de l’appel à la haine ethnique et au coup d’Etat. Nous reproduisons l’intégralité de cet article dont le nombre de contrevérités est effrayant. En substance, l’article affirme que l’armée ivoirienne est devenue l’otage d’une ethnie. «Pour les hommes politiques ivoiriens, l’armée est donc à double tranchant. Qui veut garder le pouvoir doit la contrôler à tout prix. Plus que tout autre, Laurent Gbagbo l’a compris. Il ne veut plus revivre le coup d’Etat manqué du 19 septembre 2002. Alors il applique une méthode radicale : la «bétéisation».
La promotion de membres de son ethnie, les Bétés, dans les Fanci, la gendarmerie et la police. Ces trois corps réunis comptent environ vingt-huit mille hommes. Le chef de l’Etat ne peut pas mettre des Bétés partout. Mais il les place aux postes clés. Dans la hiérarchie.» Bien entendu, Christophe Boisbouvier ne peut pas prouver ses affirmations. Il applique donc une méthode de propagande à l’usage des pays étrangers, où il est difficile de comprendre l’architecture ethnique ivoirienne à partir des patronymes.
Chaque fois qu’il évoque un personnage-clé du système sécuritaire ivoirien, il brandit son ethnie s’il est bété, et oublie de le faire s’il ne l’est pas. Ainsi, il focalise sur Bertin Kadet, conseiller du président Gbagbo pour les questions militaires en maximisant son influence, tout en minimisant celle du «consensuel René Amani», dont il oublie de dire qu’il est baoulé. Avoue-t-il que le général Mangou, que Gbagbo vient de nommer chef d’Etat-major n’est pas bété, mais ébrié ? C’est pour dire qu’à vrai dire, le patron réel de l’armée est son chef de cabinet et ami, le commandant Zadi Nadjé (bété), qu’il présente comme quelqu’un qu’on aurait «flanqué» à Mangou pour l’espionner.
Bien entendu, tous les Ivoiriens bien informés savent qu’au-delà des ethnies, Zadi a toujours été «l’homme sûr» de Mangou, même quand il commandait le théâtre des opérations. Qu’importe ! La propagande de Boisbouvier est destinée aux ignorants…
Quand le journaliste français évoque les hommes de confiance du président dans l’armée (avec toujours de nombreux qualificatifs infâmants), il oublie leur ethnie dès qu’elle dérange son argumentation ethniciste. Pourquoi ne dit-il pas que le colonel Guiai Bi Poin, patron du CeCOS, est gouro ? Pourquoi ne dit-il pas que le lieutenant-colonel André Gouri, commandant du théâtre des opérations, est yacouba ?
Il est criminel, dans l’Afrique d’aujourd’hui, de vouloir saper les fondements des Etats-nations en «détourant» la réalité au profit de funestes théories ethno-fascistes utilisées par la France officielle au Rwanda avec les résultats que l’on sait. Pour répondre à Christophe Boisbouvier, nous utiliserons une méthode scientifique. Gbagbo place-t-il ses «frères» Bété aux «postes-clés» des FDS ? Dans la «hiérarchie» ?
Nous publions ici la liste exhaustive des membres de la hiérarchie des FDS, avec leurs ethnies, et les statistiques qui en découlent. L’opinion nationale et internationale sera ainsi fixée… Christophe Boisbouvier n’est pas venu en Côte d’Ivoire depuis de nombreuses années. Son «enquête» a juste constitué à écouter des espions français trop occupés à désinformer pour avoir le moindre souci de la vérité, ainsi que les confidences d’officiers félons qui se plaisent à se poser en héros bafoués, quitte à en rajouter dans l’intox.
Il affirme que Mathias Doué a refusé à Blé Goudé une garde rapprochée constituée de militaires, et que c’est Mangou qui l’a autorisée dès son arrivée à l’Etat-major. Complètement faux ! Blé Goudé a eu des gardes de corps depuis l’après-Marcoussis, de nombreuses photos en témoignent. Il s’en est même expliqué dans une interview à… Jeune Afrique L’Intelligent ! Le fond du propos est d’autant plus faux que Mathias Doué a été le premier à vouloir avoir les jeunes patriotes dans sa poche.
C’est lui-même qui a intronisé Blé Goudé «général de la jeunesse», lors du rassemblement du 2 octobre 2002 à la place de la République et qui a quasiment animé un meeting à ses côtés devant le 43è BIMA, affirmant notamment qu’IB était sous contrôle…
Christophe Boisbouvier va jusqu’à se contredire, notamment sur les massacres du département de Duékoué. Pressé de dédouaner les rebelles, il commence d’abord par valoriser Yao Yao, qui a «reconnu» qu’ils étaient dus à un «conflit foncier», avant d’affirmer quelques paragraphes plus tard, qu’ils sont le fait «de supplétifs libériens en mal de primes.» Il peut également affirmer que Philippe Mangou est un «politique» alors que Mathias Doué ne l’est pas.
Rappelons juste que Mathias Doué a été membre numéro 4 d’une junte militaire, ministre des Sports, et candidat permanent mais non déclaré à la magistrature suprême ; tandis que Mangou est constamment resté dans un rôle de militaire républicain, au point de se faire embastiller par Mathias Doué et ses amis parce qu’il refusait de cautionner le coup d’Etat contre Henri Konan Bédié, juste pour le principe républicain de soumission des militaires aux politiques. Pis, le journaliste occasionnel de Jeune Afrique n’hésite pas à faire dans le révisionnisme.
Pour lui, Gbagbo s’est attaqué aux Français pour transformer une «défaite militaire» (forcément contre la rébellion puisque c’est contre elle que la guerre avait été engagée) en «victoire politique». Des rebelles qui, ont s’en souvient bien, étaient en déroute parfaite et n’ont donné de la voix qu’après que l’armée française ait non seulement détruit toute la flotte aérienne ivoirienne, mais pilonné à partir des airs toutes les colonnes de fantassins déjà positionnées dans la zone occupée… Pourquoi tant de haine ?
En réalité, l’article de Boisbouvier se fonde sur une envie irrépressible de la barbouzerie française : faire un coup d’Etat avant une seconde légitimation électorale de Gbagbo. Elle entre dans une stratégie précise d’un bloc rebelle dont le think-tank se trouve à Paris : casser l’armée en deux avant qu’il ne soit trop tard et que la nouvelle génération de militaires ivoiriens patriotes et décomplexés, toutes ethnies confondues, ne rende vaine toute tentative française de manipuler la Grande Muette ivoirienne. D’où la référence névrotique de Christophe Boisbouvier à Saint-Cyr, école militaire française d’où sont issus un grand nombre de putschistes africains travaillant pour le compte de Paris.
© 2005 Le Courrier d'Abidjan
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