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prolongations à BAKASSI, qu'attendre de Paul BIYA |
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Article posté par dilane vu 466 fois. Richard Touna, journaliste au quotidien " le Messager ", suit le dossier du conflit de Bakassi avec une rare minutie. Il s’est constitué à cet effet avec le temps un réseau d’informateurs, ce qui donne du poids et du crédit à ses articles sur ce conflit. Notre confrère a révélé dans la livraison du 23 mai du Messager que lors de la rencontre du 11 mai à Genève qui a réuni le président nigérian Olusegun Obassanjo, le secrétaire général de l’ONU
Koffi Annan et le président Paul Biya, le chef de l’Etat du Nigéria a proposé à son homologue camerounais de laisser le Nigéria exploiter les richesses halieutiques et pétrolières de Bakassi pendant 25 ans renouvelables. En langage non diplomatique, cela signifie que Abuja n’entend pas rétrocéder ce territoire à son ayant droit, le Cameroun, en dépit de la décision et des injonctions de la Cour Internationale de Justice de la Haye. Cette information est trop sérieuse pour qu’un journaliste se risque de la livrer sans source ni fondement. Les tergiversations et les gesticulations nigériannes depuis l’arrêt de la Haye suffisent à la créditer.
Ce qui surprend et étonne par contre c’est que, au lendemain de la rencontre de Genève, le chef de l’Etat camerounais se soit contenté servir à son peuple, à travers le quotidien gouvernemental une déclaration vaseuse et laconique du genre " Je suis rentré confiant de Genève III ". Cela signifie que ce peuple qui l’a mandaté et le soutient massivement dans cette douloureuse affaire n’est pas suffisamment mûr pour mériter une conférence de presse explicative de son président qui l’informerait amplement sur les véritables intentions de l’occupant nigérian. Cela signifie aussi que Paul Biya a fait de ses stratégies de reconquête de Bakassi un secret d’Etat où seule une poignée d’initiés a le droit de tout savoir, tout faire et les millions de camerounais à avaler leur mutisme et attendre. Pourtant il existe dans la vie d’un peuple, des moments tragiques où tout le monde doit être à l’unisson derrière les dirigeants surtout quand la patrie est en danger, à condition que le principal dirigeant sorte de son nature, domine ses fantasmes, surpasse ses ressentiments, d’être
humain pour assumer ses obligations de chef d’Etat ; c’est-à-dire d’être capable d’aller vers son peuple, communiquer et communier avec lui. Le peuple le soutiendrait alors jusqu’à la dernière goûte de sang. C’est ce qu’on attend de Paul Biya. C’est pas trop lui demander.
Un rêve fou
Le GATT à sa création en 1947, avait institué le libre échange comme une panacée devant permettre un accès de tous au développement équilibré. Dans cette idéologie, les Américains, champions, apparaissaient comme promoteurs et caution d’une idéologie sans victime.
Le GATT a fait son temps. L’ OMC est née. Le libre échangisme a vécu comme une arme utile au mondialisme. A l’observation, on remarque : tout les Etats même les plus ardents défenseurs du libre échange restent protectionnistes par essence, pratiquent le libre échange occasionnellement en fonction des avantages qu’ils en tirent.
L’Europe et les Etats-Unis, foulant aux pieds les principes érigés par eux viennent de ré instaurer honteusement des quotas sur les importations du textile provenant de Chine. Cette décision foule aussi aux pieds les accords de " l’Uruguay Round " sur le textile et les vêtements.
D’autres dispositions préalablement adoptées protégeaient les marchés du Nord contre l’invasion du textile en provenance du Sud.
Dix années avaient été requises pour permettre aux pays développés d’effectuer une transition en douceur vers la concurrence dans cette filière. Cette transition venait d’arriver à terme il y a seulement quatre mois, l’Occident est revenu au Galop réintroduire la pratique des quotas au grand damne des principes de l’OMC.
Comment le libre échange pourra-t-il survivre lorsque les américains apparemment libéraux font montre d’un égoïsme caractérisé ?
Imaginons les pays en développement fermer leurs marchés à une concurrence jugée féroce. Les pays industrialisés verraient alors des milliers de leurs produits subir la contre compétitivité. Les vertus du libre échange ne serraient plus qu’une illusion, contrairement aux vœux des champions de la pensée unique, du libéralisme et de la mondialisation. Les perdants ne se compteraient pas que dans le camp du Tiers Monde. C’est un rêve fou mais un rêve permis.
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