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Les dépistés séropositifs se ruent vers les tradipraticiens |
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Article posté par Arise1Always vu 484 fois. [ Libreville - Gabon ] ( 16/04/2005) Congopage
Les volontaires dépistés séropositifs se ruent vers les tradipraticiens alors que le dépistage volontaire connaît un succès grandissant au Gabon et permet aux infectés d’accéder facilement aux antiretroviraux disponibles auprès du Programme national de lutte contre le sida (PNLS).
Ce succès du dépistage volontaire est la preuve de la volonté d’une bonne partie de la population gabonaise d’adopter des comportements responsables mais près de 30% des personnes déclarées séropositives après un test au Centre de dépistage volontaire, optent malheureusement pour un traitement chez un tradipraticien.
« Nous avons du mal à relancer les personnes récemment déclarées séropositives pour leur permettre de suivre un traitement approprié et abordable financièrement. Cette attitude dénote généralement, d’une absence d’information sur le VIH/Sida, ce que nous déplorons », a expliqué à la PANA, Mathieu Ndombi, technicien au laboratoire du PNLS.
M. Ndombi a concédé : « nous sommes un établissement public et parfois, les personnes éprouvent une gêne à se retrouver dans une salle d’attente pleine de monde. Mais nous nous attelons pour mettre à l’aise nos patients ».
Le Centre pilote de dépistage volontaire du PNLS connaît un succès croissant et plus de 3000 personnes se sont fait dépister en 2004, à raison de 1000 francs CFA (deux dollars) pour les élèves et les retraités et 2500 francs CFA (cinq dollars) pour les autres.
Mais le Centre qui n’a pas prévu de si nombreuses sollicitations après un début d’activité timide, a été pris de court face à l’augmentation inattendue des volontaires au dépistage dont les plus nombreux sont des femmes.
« Actuellement, nous accueillons une trentaine de personnes par jour et pensons atteindre 50 personnes par jour d’ici le mois de juin 2005 », a rapporté à la PANA, un médecin du centre.
Pour sa part, le secrétaire général de « Santé sans frontières », Valère Edzang Zo’o a lancé appel pour le financement d’un point de distribution de médicaments dans les quartiers défavorisés afin d’éviter que les séropositifs n’aggravent leur état de santé en allant consulter un tradipraticien.
« Nous allons sillonner le pays profond, afin que notre structure une ONG à caractère humanitaire qui lutte contre la pauvreté et le Vih/sida et les Infections sexuellement transmissibles dans les quartiers défavorisés, piuisse combattre plus efficacement l’infection au Vih/Sida », a souligné Edzang Zo’o.
Selon le Dr Gabriel Malonga directeur du PNLS, "la hausse du nombre de tests effectués se poursuit en 2005 et le nombre de résultats positifs commence à baisser. Mais surtout, la demande de dépistage spontané a considérablement augmenté, ce qui est le signe d’un changement de comportement important".
Toutefois, la majorité de ceux qui ont tenu volontairement à connaître leur statut sérologique, ont entre 15 et 25 ans et sont célibataires.
La demande décroît avec l’âge au-delà de 25 ans. Pour le Dr Malonga, "Il faut au moins quatre ans pour que les campagnes de sensibilisation aient un impact".
Le PNLS estime en 2005, le taux de séroprévalence à 7,7% à Libreville, où vit plus de 700000 habitants avec un pic dans la capitale économique et deuxième ville du pays, Port-Gentil, où un taux de 8% a été observé.
Le Gabon, petit pays riche a, officiellement depuis le 17 mars, une population de 1520911 habitants. L’un des objectifs du ministère de la Santé est de faire baisser le nombre d’infectés au virus du VIH/Sida, en mettant en place des infrastructures sanitaires favorisant l’application des règles rigoureuses de prescription des anti-rétroviraux.
Au Gabon, les séropositifs et les malades du SIDA sont au nombre de 50000.
Le Dr Ferdinand Ngoubili est un tradipraticien qui reçoit à Libreville, les malades du sida provenant des hôpitaux. Depuis presque un an, avoue t-il, il travaille avec les médecins de certains hôpitaux, pour soulager les malades du sida.
Ngoubili avoue obtenir des résultats positifs proches de la guérison. Même s’il n’a pas révélé le prix de ses traitements, ni leur nature, il draine beaucoup de clients las des traitements contraignants des hôpitaux.
Ngoubili s’était lancé, dans les années 80, dans un ambitieux projet de recherche sur ‘‘les différentes techniques non conventionnelles de prévention et la poursuite du traitement approprié du SIDA’’.
‘‘J’ai été épaulé dans mes recherches grâce à un accord passé entre l’ARSNG et l’ambassade du Canada à Brazzaville, sur un thème intitulé « recherche sur les différentes techniques non conventionnelles des soins »’’, explique Ngoubili.
C’est en effet le Fonds canadien d’initiatives locales (FCIL) qui avait accordé au Dr Ngoubili, entre 1996 et 1997, une subvention de 6.000 euros en trois tranches, pour développer ses recherches sur le SIDA.
Même si quelques succès non quantifiés ont été obtenus par la médecine traditionnelle, les organismes internationaux du secteur de la santé s’inquiètent aussi, d’une certaine anarchie qui voit se multiplier des soigneurs dans un secteur où le manque d’information et de formation, font les affaires des charlatans
© 2005 Congopage
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