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Mme Toukam assassine Magne |
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Article posté par Arise1Always vu 332 fois. [ Bandjoun - Cameroun ] ( 14/04/2005) Roland TSAPI
Stupeur à Bandjoun lundi matin. Précisément au quartier Pete, juste derrière l’hôpital Ad Lucem. Mme veuve Magne Marie (61 ans), a été retrouvée presque décapitée, baignant dans une flaque de sang. L’infortunée aurait été tuée par sa bru qui, selon certains témoignages, l’aurait surprise à 3 heures du matin dans son lit.
Mme Toukam Tegue née Nokam Renée Blanche, puisque qu’il s’agit d’elle, aurait alors exécuté sa belle-mère à l’aide d’une machette. “ La tête n’était plus reliée au reste du corps que par une infime peau ” selon le témoignage d’une infirmière de l’hôpital Ad Lucem, voisine de la concession où s’est déroulé ce drame. Selon le même témoin, la vieille femme n’aurait même pas eu le temps de se défendre. Elle recevra d’autres coups de machette sur les deux coudes. Question de l’achever sans lui laisser la moindre chance de parer les coups de son bourreau. “ Elle a saigné à blanc et a rendu l’âme sur le champ ”, nous raconte l’infirmière qui aura même participé à la confection des sutures qui ont été faites sur le corps avant le transfert à la morgue de l’hôpital provincial de Bafoussam.
Acte criminel…
Les circonstances du crime sont celles rapportées par le voisinage. La maisonnée était constituée de la défunte et d’un petit-fils d’environ 14 ans. Ces deux n’ont été rejoints par Nokam que depuis une semaine environ, arrivée au village à l’occasion d’un deuil dit-on, deuil après lequel elle aurait décidé de passer quelques jours avec sa belle-mère. Tout allait bien à la maison raconte l’entourage, et même le commandant de la brigade de gendarmerie de Bandjoun, Enang Metuge Emmanuel qui rapporte les propos du jeune garçon de 14 ans. La veille, Renée Blanche aurait même passé la journée à faire le ménage. Selon la version recueillie par le gendarme auprès du jeune garçon, le bourreau s’est servi d’une machette appartenant à la grand-mère qui était posée sur la table.
Après son forfait, la forcenée s’est mise à poursuivre le jeune garçon qui était sorti de sa chambre aux cris de sa grand-mère. Le jeune homme s’est replié dans sa chambre dont la porte a reçu aussi des coups de machette. C’est quand il s’est assuré que Blanche était rentrée dans sa chambre qu’il s’est enfui et a crié au secours. Les premiers voisins arrivés ont aussi, dit-on, été pourchassés par cette femme folle dont ne sait quelle rage qui promettait de faire la même chose à celui qui l’approcherait. C’est finalement grâce au courage du chauffeur du médecin chef de l’hôpital qu’elle a été maîtrisée, désarmée puis ligotée avant l’arrivée des éléments de la force de l’ordre.
…Ou crise de démence
“ Elle est très calme depuis son arrestation, et parle à peine. Je préfère la laisser encore pour longtemps avant de l’auditionner ”, dit le Cb qui nous révèle qu’elle a fait une crise de maladie mentale par le passé avant d’être soignée. La crise aurait-elle ressurgi ? Impossible de le dire à présent. Toujours est il que selon les témoignages, elle aurait par le passé menacé aussi de tuer son mari Toukam, enseignant à Ngaoundéré. Le foyer en aurait pris un coup, et la famille disloquée : le mari à Ngaoundéré, elle-même à Yaoundé chez une belle-sœur, et les trois enfants aussi à Yaoundé chez un frère du mari, médecin de son état. L’état de santé mentale de Renée Blanche serait à l’origine de cet éparpillement de la famille, nous dit-on. Ce qui est passé par la tête de Blanche cette nuit-là reste un mystère.
Tout ce qu’on avait déjà pu tirer d’elle comme nous l’a confié le Cb c’est cette phrase dite sans conviction : “ Quand je fais quelque chose elle me bloque. ” Peut-être a t-elle agi comme Lafcadio, ce personnage d’André Gide (Les caves du Vatican) qui commet un crime juste pour se convaincre qu’il peut le faire ! Pour l’instant, du fond de sa cellule elle semble ne pas regretter son crime. C’est son mari, avec son maigre salaire d’enseignant qui sera obligé de se saigner et quitter le Nord pour Pete Bandjoun enterrer sa mère…tuée par sa femme.
© 2005 Le Messager
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