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Deux nouvelles facultés bientôt à l’Université de Douala |
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Article posté par Arise1Always vu 410 fois. [ Yaoundé - Cameroun ] ( 17/03/2005) Vanessa Nana
Deux rapports de réflexion pour la mise sur pied de deux établissements à l’Université de Douala ont été remis hier au recteur Bekolo Ebe. Faculté de Médecine et des sciences pharmaceutiques (Fmsp) et Faculté du Génie industriel (Facgi). Voilà deux établissements qui pourront compléter très bientôt la liste des grandes écoles et établissements qui composent l’Université de Douala.
Les travaux de réflexion ont été menés par le Pr Théophile Ngando Mpondo ex-recteur de l’Université de Douala et le second par le Pr Ayina Ohandja Louis Max, directeur de l’Institut universitaire de technologie. Les motivations de la mise sur pied de ces deux établissements créés dès l’entrée en fonction de l’Université de Douala en 1993 sont simples, et pertinentes.
“ La demande en formation dans les disciplines médicales est forte. Pour 80 à 100 places à l’ex-Cuss, parfois, 2000 à 3000 candidats postulent. Cela fait que les parents dépensent des sommes énormes pour envoyer leurs enfants faire des études à l’étranger. Et au terme de ces études, les enfants ne rentrent pas exercer au pays. Ce qui est un facteur de fuite des cerveaux et accentue le manque des médecins chez nous ”, explique le Pr Ngando Pondo. En 2000, une étude de l’Oms indiquait qu’il y avait un médecin pour 9164 habitants au Cameroun. En 2003, une autre étude montre que la situation s’est empirée. Il existe un seul médecin pour 10083 habitants, alors que l’Oms prévoit un médecin pour 1000 habitants.
L’urgence d’une école de médecine en dehors de celles existant déjà sur le territoire national, s’impose. Pourquoi le choix de Douala ? A en croire la quinzaine de personnes qui a travaillé sur le projet de la faculté de Médecine et des sciences pharmaceutiques, “ Douala a le profil adéquat. Ville cosmopolite de 2.000.000 habitants, elle dispose de plusieurs centres médicaux pouvant permettre de mieux former les étudiants. Si à cela on ajoute la panoplie de professeurs agrégés, docteur et personnel médical pouvant apporter sa contribution à la réussite de ce projet, le compte est bon ”, affirme un enseignant. On y accèdera par voie de concours.
Formation
Au terme de 7 ans de formation, on y sort médecin généraliste. Il en est de même pour le cycle pharmaceutique. Il y aura neuf laboratoires (physiologie, pathologie, biochimie, virologie…) pour les médecins. En pharmacie, on aura au bout de la formation, des pharmaciens d’officines, des chercheurs ou des biologistes. Pour parfaire cet enseignement, un internat sera mis sur pied, pour permettre aux étudiants d’avoir un cadre de travail propice à la recherche.
Pour ce qui est de la faculté du Génie industriel, il est composé de 5 départements (technologie de construction industrielle, d’automobile, robotique industrielle, pêche industrielle et hygiène, sûreté et sécurité industrielle). Après 8 ans de formation, l’étudiant sort nanti d’un doctorat. Un vaste programme a été élaboré segmenté en modules. Module de méthodologie, d’humanité (langues, économie, gestion, commerce, management…), module généralisé… Seulement pour garantir cette formation, “ il faudra avoir des partenariats avec des entreprises ”, pense un enseignant. Car les ressources humaines sont faibles. Pour caser les bâtiments devant abriter la Facgi, il faudra 3 hectares de terres.
C’est l’argent qui manque le plus!
En attendant que démarrent ces facultés, les responsables de l’Université de Douala s’en remettent aux politiques car cela nécessite de gros moyens. L’Université de Douala faisant déjà face aux graves problèmes d’infrastructures et de finances. Déjà lors de l’assemblée générale des enseignants de l’Université de Douala qui a précédé la remise des rapports de réflexion concernant ces deux facultés hier, le recteur Bekolo n’a pas manqué d’attirer l’attention de ses collègues, sur l’état des caisses de l’institution. “ Le budget 2005 s’exécute dans un contexte très difficile. Arrêté à 5 milliards 938 millions, l’état devait nous subventionner à l’ordre d’un milliard 805 millions pour ce qui est du fonctionnement et 400 millions en investissement. Le reste devait provenir de nos fonds propres. Nous pensons le budget jouable. Mais l’Etat a réduit son apport à 1 milliard 535 millions en fonctionnement. Soit 275 millions de moins que prévu ”, déplore le recteur.
Pire, lors de l’année académique 2003-2004, l’Etat a réduit sa subvention en investissement à 350 millions. En attendant, les responsables ont puisé dans leurs caisses pour terminer les travaux. Mais à ce jour, on n’ignore le jour où ces fonds seront débloqués. Un autre problème se pose au niveau de l’effectif des étudiants. “ A la rentrée, les pré inscriptions faisaient état de 20.000 étudiants. Le pointage à l’issue des examens du premier trimestre donne 17.000 étudiants. On espère que certains s’inscriront au deuxième semestre car les matières qui les intéressent auront lieu dans cette période. Mais au mieux des cas, on aura 18.000 étudiants ”, estime, le Pr Bekolo Ebe. Cette situation pousse à bien de réflexion, quant au démarrage effectif de ces facultés, d’ici la rentrée prochaine. Mais, ne dit-on pas qu’“ impossible n’est pas Camerounais ” ?
Les établissements de l’UD
Née de la réforme universitaire par décret présidentiel n° 93/ 026 du 19 janvier 1993 portant création des universités du Cameroun, l’Université de Douala est composée de onze établissements dont sept sont effectivement fonctionnels (facultés et grandes écoles.) Les Facultés sont : Facultés des Lettres et des sciences humaines (Flsh), Faculté des Sciences juridiques et politiques (Fsjp), Faculté des Sciences économiques et de gestion appliquée (Fsega), et Faculté des Sciences. Pour les grandes écoles, il y a : l’Ecole normale supérieure de l’enseignement technique (Enset), l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec) et l’Institut universitaire de technologie (Iut). Ces grandes écoles ont une renommée indéniable dans toute la sous-région Afrique centrale. Si d’aventure les Facultés du Génie industriel (Facgi) et Médecine et des sciences pharmaceutiques ouvrent leurs portes, deux grandes écoles resteront en attente. Ce sont, l’Institut des beaux-arts (Iba) et l’Institut des sciences halieutiques (Ish). A la rentrée académique 2004/2005, l’Université de Douala, comptait 390 enseignants et 474 personnels administratifs et d’appui, pour plus de 17 000 étudiants.
© 2005 Le Messager
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