Papa n'est pas n'importe qui: ENAM les fils et filles des di
[ Douala - Cameroun ] ( 16/01/2006) JF. CHANNON
Une lecture minutieuse des listes des admis définitifs à l’Enam pour l’année 2005-2006 donne à voir de manière fortement scandaleuse la présence des noms des fils des dignitaires du sérail. On retrouve par exemple Bella Mendo M. Séverine qui n’est autre que la fille de Gervais Mendo Ze. Ont été admis au cycle administrative et des régies financières(DARF) Ndongo Ewodo et Esomba Auguste, dignes rejetons du président du groupe parlementaire du RDPC. En fait le président Essomba avaient trois candidats à l’entrée. Dans la même filière Abah Abah P. Alain et Ibrahim Gounoko respectivement fils de l’actuel Minefi et du gouverneur de la province du Littoral ont été admis.Il en sera de même de Ndioro Ndjoumou Henri-Michel fils du ministre Ndioro qui, jusque-là, vivait en Europe, et qui a été rappelé pour venir être admis à l’Enam etc.
Enam: le règne des monarques
Les fils et filles des dignitaires reçus en masse
Une lecture minutieuse des listes des admis définitifs à l’Enam pour l’année 2005-2006 donne à voir de manière fortement scandaleuse la présence des noms des fils des dignitaires du sérail. Comme quoi, l’arrivée de Ndong Soumhet Benoît semble inaugurer le retour aux pratiques bien connues depuis toujours.
Beaucoup de commentaires avaient suivi l’arrivée en juin 2005 de Ndong Soumhet Benoît à la tête de l’Enam. D’aucuns avaient alors dit au sérail que cet administrateur civil principal au parcours scolaire et académique fort élogieux était l’homme de “ la situation ” après la crise traversée par l’Enam un an avant, avec notamment la fameuse affaire des fraudes dans l’organisation du concours de l’année 2004-2005. Une chose est certaine : Ndong Soumhet Benoît n’avait pas été proposé par son prédécesseur promu ministre de la Fonction publique comme le voudrait, dit-on, l’usage sous le Renouveau. Benjamin Amama avait proposé quelqu’un d’autre qui avait participé à mettre en route les nouvelles réformes de l’Enam qu’il avait initiées et qui étaient en cours depuis quelques années. Ndong Soumhet qui arrive ainsi à la place de ce poulain non confirmé, semble être plutôt l’homme des autres, c’est-à-dire ceux d’en face qui tiennent à rétablir la hiérarchie des valeurs longtemps imposées au Cameroun et qui voudrait que ce soit les fils et les proches des riches et des dignitaires du sérail qui entrent à l’Enam au détriment évidemment des pauvres. Il n’y a qu’à bien lire et analyser les listes des candidats déclarés admis à l’Enam pour l’année 2005-2006 affichés au babillard de cette école et publiée dans les médias pour en être édifié. On retrouvera par exemple dans la filière auditeur de justice le nom de Bella Mendo Marthe Séverine qui n’est autre que la fille de Gervais Mendo Ze, ministre délégué auprès du ministre de la communication. Mba Azeme Aurélien Donald admis dans la même filière est également le fils d’un puissant chef de terre bien connu au Cameroun. Ont été admis au cycle A de la division administrative et des régies financières (DARF) Ndongo Ewodo Jean Bernard et Esomba Auguste, dignes rejetons du nommé Ndongo Essomba Jean Bernard député Rdpc et président du groupe parlementaire du parti des flammes. En fait le président Essomba avaient trois candidats à l’entrée à l’Enam. Le denier qui est son homonyme à savoir Ndongo Essomba Jean Bernard a été recalé à l’oral… Dans la même filière Abah Abah Prosper-Alain et Ibrahim Gounoko respectivement fils de l’actuel Minefi et du gouverneur de la province du Littoral ont été admis. De même que, au cycle B de la DARF, Onana Yomo Roland, fils du directeur des affaires politiques au Minatd et Anaba Ndjaga Mireille fille de l’actuel préfet de la Mezam se préparent à aller prendre les cours à l’Enam dès cette rentrée. Il en sera de même de Ndioro Ndjoumou Henri-Michel fils du ministre Justin Ndioro qui, jusque-là, vivait en Europe, et qui a été rappelé pour venir être admis à l’Enam. La liste n’est pas exhaustive. A bien l’analyser, on trouvera certainement que derrière la plupart des noms, se cachent des pontes du régime. Une façon de perpétuer le règne des monarques dans la fonction publique. Pour l’instant, il faut peut-être leur accorder le bénéfice du doute, en ce sens qu’ils auraient peut-être brillamment passé le concours. En attendant la commission envoyée à l’Enam devra faire son travail. Au moins pour que cessent les pratiques douteuses.
Par J.F.C.
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Bras de fer entre le ministre et le directeur général
Le directeur général de l’Enam a organisé l’édition 2005 du concours d’entrée dans son institution et en a proclamé les résultats sans consulter – comme le veut la procédure – son ministre de tutelle. Saisi pour la signature des arrêtés constatant l’admission des candidats déclarés à l’Enam, le ministre de la fonction publique et de la réforme administrative suggère une enquête préalable pour clarifier les conditions d’organisation dudit concours. La direction générale de l’Enam ne semble pas apprécier.
Une mission envoyée par le ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative, Minfopra, et conduite par l’inspecteur général des services de ce département ministériel séjourne depuis jeudi 11 janvier à l’Enam. Motif : mener une enquête de clarification des conditions d’organisation du dernier concours d’entrée dans cette prestigieuse institution et analyser les résultats définitifs déclarés par le directeur général M. Ndong Soumhet Benoît. La mission qui est arrivée dès instruction du Minfopra, Benjamin Amama n’avait pas pu tenir une séance de travail comme convenu de commun accord avec le Dg de l’Enam jusqu'à la fin de la semaine dernière. Ndong Soumhet Benoît n’ayant pratiquement plus donné signe de vie selon les confidences des membres de cette commission, approchés par Le Messager.
On peut s’étonner de prime abord que Benjamin Amama, le patron du Minfopra en soit réduit à envoyer une commission d’enquête dans une institution dont il assure la tutelle et principalement sur la clarification des conditions d’organisation du dernier concours dont il est sensé, au regard des textes, piloter le processus. Il se trouve que, selon les proches collaborateurs du ministre, “ les choses ne se sont pas passées dans les règles comme l’exigent les textes organisant le concours de l’Enam. Le Directeur Général a confisqué le concours d’entrée à l’Enam. C’est lui qui a tout fait après le lancement du concours par le ministre. Il a soigneusement évité de se référer au ministre comme l’exige la procédure.” Le texte organisant le concours de l’Enam stratifie en effet les responsabilités de la tutelle et celles du directeur général. Le concours administratif est lancé par des arrêtés du ministre de la fonction publique et de la réforme administrative. Une fois lancé, le ministre de tutelle donne alors la latitude au directeur général de l’Enam de constituer les jurys et d’organiser le concours avec comme recommandation de soumettre à son appréciation préalable toutes les procédures et les différents procès-verbaux. A l’issue du processus, le directeur général arrête les notes et classe les différents candidats dans les différentes filières par ordre de mérite. Ces premières tendances, qui ne sont pas les résultats, doivent inéluctablement être soumis au ministre de la fonction publique et de la réforme administrative qui assure la tutelle. Seul le ministre arrête les résultats en fonction des quotas nationaux donnés par la haute hiérarchie du pays. Il revient alors au directeur général de l’Enam de publier comme tel lesdits résultats sans aucune pression. Voilà ce que dit le texte organisant le concours d’entrée à L’Enam.
Un nouveau front pour Benjamin Amama
Alors, le dernier concours d’entrée au Cycle A et B des différentes filières de l’Enam a-t-il pas obéi à cette logique organique? Au Minfopra on est formelle “ Après la signature des arrêtés lançant le concours, le directeur général a tout piloté ignorant royalement la tutelle dans ses prérogatives. Les jurys ont été formés sans que le Minfopra ait été consulté. Les différents PV de ce concours n’ont jamais été envoyés non plus au Ministre. Plus grave, les résultats définitifs ont été arrêtés, proclamés et publiés le 4 janvier 2005, dans les médias par le directeur général de l’Enam sans l’avis du ministre qui les a ainsi découverts comme tout le monde. Vous comprenez qu’il y a là une méprise assez suspecte ”. Ndong Soumhet Benoît, le Dg de L’Enam ainsi accusé, a néanmoins saisi le Minfopra quelques jours après pour lui soumettre les projets d’arrêtés constatant l’admission à l’Enam des personnes par lui déclarées admises. En fait le Dg de l’Enam qui veut lancer sa rentrée doit commencer par envoyer les nouveaux élèves ainsi “ admis ” au service militaire devenu obligatoire. Il se trouve que, avant d’y aller, les nouveaux élèves doivent nécessairement être admis à la fonction publique, c’est-à-dire avoir un matricule et puis après, être pris en solde. Il n’y a donc que le Minfopra pour signer cet arrêté. C’est bien là où le Dg se retrouve quelque peu coincé. Et Benjamin Amama qui, jusque-là, avait été ignoré dans tout le processus d’organisation du concours d’entrée à l’Enam pour l’année 2005-2006 a décidé de voir clair dans tout cela avant de signer les arrêtés à lui soumis par l’actuel directeur général de l’Enam. D’où l’envoi de cette commission conduite par l’inspecteur général des services du Minfopra. Dès son arrivée à l’Enam, ladite commission dit avoir immédiatement contacté le Dg Ndong Soumet Benoît. Celui-ci apparemment pris de cours, aurait demandé aux membres de la commission de repasser le lendemain 12 janvier à 8 heures, le temps pour lui de préparer les documents utiles et nécessaires. A l’heure indiquée vendredi 12 janvier 2005, les membres de la commission du Minfopra étaient à l’Enam. Mais point de directeur général. Puis 10h, 13h, 15h, et finalement 16h, l’heure de fermeture des bureaux, le directeur général de L’Enam n’était toujours pas arrivé. Son téléphone est resté fermé tout le Week-end dernier où Le Messager a en vain tenté de le joindre pour avoir sa version des faits dans cette affaire.
Et voilà le ministre Benjamin Amama dans une autre affaire qui va sans doute défrayer la chronique dans les jours qui suivent.
Par Jean François CHANNON
© 2006 Le Messager
Article écrit par Arise1Always le Mardi 17 janvier 2006 à 07h08