L’un des établissements scolaires confessionnels les plus célèbres du Cameroun a depasse, de 2 ans, le demi siècle en décembre dernier.

Lorsqu’au milieu des années 40, juste après la 2ème guerre mondiale, Mgr François Xavier Vogt, alors administrateur apostolique de la région de Yaoundé lance l’idée de fonder le collège qui portera par la suite son nom, l’objectif est clair ; former les jeunes Camerounais dans la discipline, l’éthique et la foi chrétienne, pour que demain, ils puissent répondre aux défis et enjeux divers qui interpelleront leur pays. Le projet d’éducation ainsi élucidé va prendre forme dès septembre 1947. Une équipe de prêtres spiritains enseignants de formation conduite par l’abbé Dannel arrive à Efok, petit village situé dans le département de la Lékié où sera implanté l’établissement scolaire à ses débuts.
De 1947 à 1951, l’institut de formation et d’éducation naissante accueille des jeunes élèves provenant de la grande région de Yaoundé qui va de Yoko à Ambam et de Makenene à Minta. Outre le Père Dannel qui cède sa place dès 1948 au Père Joseph Kristen, les enseignements sont assurés par les Pères Jacques Delaville, Mill le Dr Sram appuyés par une équipe de grands séminaristes de l’époque. On retiendra les noms suivants, jean Baptiste Ama, Pierre Kwalang, Jérôme Mballa et Ninekan.
Former des hommes
L’année scolaire 1951-1952 est une année charnière pour le Collège Vogt, puisqu’il est transféré d’Efok à Mvolyé le siège épiscopal de l’époque. Les Pères Spiritains se retirent et cèdent la direction de l’établissement à la congrégation des Frères des écoles Chrétiennes du Canada installés depuis quelques années à Mbanga. Les trois premiers frères qui reprennent en main le collège ont pour noms : Yves Pinze, Isidore Guillemette et Hilaire Fortin. De 1951 à 1972, le collège Vogt prend une envergure respectable. Les résultats sont excellents. Il n’y a que du 100 % de taux de réussite aux examens. Le Lycée général Leclerc qui veut faire concurrence à l’établissement scolaire confessionnel n’y voit que du feu. De plus, en dehors de la formation intellectuelle, le collège inculque une dimension éthique forte à ses élèves. En 1972, après 21 ans de gestion, les frères des écoles chrétiennes restituent la responsabilité du collège Vogt à l’archevêque de Yaoundé qui la confie à ses prêtres diocésains qu’appuient les laïcs.
En cette année 2005 qui marque ses 53 ans d’existence à Mvolyé, le Collège François Xavier Vogt a formé de milliers de jeunes Camerounais qui occupent des hautes responsabilités dans divers secteurs. C’est vrai qu’on connaît le collège Vogt pour ses prouesses dans le domaine de l’éducation.
Le collège a aussi produit des sportifs de haut niveau. On se rappelle ainsi que la stature du Tonnerre kalara club était constituée des élèves du Collège Vogt et que Pascal Owona, un des anciens capitaines de l’équipe nationale de football était bien élève du Collège Vogt. Sur le plan culturel, la fanfare du collège Vogt est bien connue au Cameroun, de même que des anciens élèves de cet établissement ont pu percer sur la scène musicale internationale. On peut citer les bassistes Viky Edimo, les frères Sabal Lecco, et le percussionniste Wandji.
Sur le plan économique, le premier gestionnaire d’entreprise sorti du Collège Vogt a pour nom Nguewa Omer, pharmacien basé aujourd’hui à Douala. En politique, le collège Vogt a produit plusieurs membres du gouvernement dont le plus connu actuellement est l’actuel secrétaire général de la présidence de la République, Jean Marie Atangana Mebara.